L’ordre public est troublé à l’Esplanade !

Samedi 20 janvier a eu lieu une seconde manifestation contre le Bastion Social et son bar du quartier de l’Esplanade. De nombreux membres de l’association ou ses sympathisants ont déjà pris part à de multiples agressions et intimidations. Le trésorier de l’association (Thomas BEAUFFET) vient de prendre 8 mois de prison ferme pour une agression raciste le soir même de l’ouverture du local, le 9 décembre.

Bien que cette manifestation ait été une belle réussite, nous déplorons l’interdiction par le préfet et la police de manifester dans le quartier de l’Esplanade. Nous sommes des étudiant.es, habitant.e.s, commerçant.e.s ou associations du quartier et de Strasbourg, ainsi que des organisations politiques et syndicales antifascistes et anticapitalistes. Nous refusons de voir se propager un discours de haine et de violence et qui sommes menacé.e.s dans l’activité ET l’intégrité physique par la présence de cette concentration de militants fascistes dans un quartier populaire, étudiant, multiculturel et ouvrier.

Lors de cette manifestation, le quartier a été bunkerisé face au cortège de 600 personnes qui a dû le contourner et les consignes des policiers étaient clairement dirigées contre les manifestant.e.s pacifiques mais révolté.e.s. Encore une fois, l’utilisation des forces répressives se résume à un exercice de parade pour instiller ou, au contraire, désamorcer un sentiment d’insécurité plus qu’à de la protection collective. En tout cas, elle n’aura pas pu empêcher qu’à deux reprises, en rentrant, des manifestants se fassent menacer ou agresser par des adhérents du Bastion Social. Ils ont notamment attaqué un chauffeur de la CTS, une plainte est déposée par les syndicats.

Alors qui le préfet et la police protègent-ils ? Les citoyen.ne.s qui exercent leur droit à affirmer leur désaccord aux idées fascistes et racistes en manifestant, ou les militants fascistes qui essayent d’apparaître comme respectables mais ne peuvent céder à la tentation de violence en réalité ?

Au-delà des intentions et des effets d’annonce, le résultat est là : plusieurs agressions ont déjà eu lieu, et la menace qui pèse sur les racisé.e.s, les musulman.e.s et les juif.ves, les réfugié.e.s et les sans-papiers, les LGBTQI+ ainsi que sur les militant.e.s politiques ou syndicaux croît chaque jour davantage. Ainsi que l’adjoint au maire Eric SCHULTZ l’a dit au dernier Conseil municipal qui a voté à l’unanimité une motion pour la fermeture du local et la dissolution de l’association Bastion Social, faut-il attendre un nouveau Brahim BOUARRAM, Ibrahim ALI ou Clément MERIC (tous trois tués par des militants fascistes) pour qu’une décision administrative soit prise?

Des bars tels que celui de l’Esplanade ont déjà ouvert ou vont ouvrir dans de nombreuses villes françaises en ce moment même. Profitant des succès idéologiques et électoraux du Front National dans le débat politique et de la propagation des tentations racistes ou identitaires, le Bastion Social est une entreprise concertée au niveau national par divers groupes et individus revendiqués identitaires, fascistes ou néo-nazis pour avoir un ancrage territorial en ouvrant des locaux tels que l’Arcadia qui deviennent des lieux de propagande fasciste et d’organisation d’activités mettant en avant leur devise « Les nôtres avant les autres ». Comme le Front National, le Bastion Social est une tentative d’instrumentalisation de revendications sociales pour une conception ethnique et impérialiste de la solidarité. Des associations d’aide aux plus démuni.e.s sérieuses existent et distribuent, pour le seul cas d’Abribus, 18.000 repas par an et cherchent, par ailleurs, des bénévoles. Mais en vérité, le Bastion Social a montré qu’il se situait en héritier des ennemis historiques du mouvement ouvrier par ses attaques répétés contre le mouvement social et la solidarité. En opposant les plus démuni.e.s, ils font en vérité le jeu de nos élites et de l’État qui ont tout intérêt à la division de notre camp social et tolèrent donc leur existence politique dans la mesure où cela ne suscite pas assez d’indignation pour menacer leur pouvoir.

Contre la propagation des idées racistes, fascistes et identitaires dans l’espace public, Pour une contestation citoyenne systématique et massive, Soyons tou.te.s Antifascistes !

 

Collectif Fermons l’Arcadia

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